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Connaissez-vous vos saint(e)s ? Saint-Pamphile : des billots et Juliette
Connaissez-vous vos saint(e)s ? Saint-Pamphile : des billots et Juliette

La Presse

time15-07-2025

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Connaissez-vous vos saint(e)s ? Saint-Pamphile : des billots et Juliette

Le Québec compte plus de 500 municipalités avec des noms de saints ou saintes. Mais qui se souvient des personnages qui ont inspiré ces toponymes ? Dans cette série estivale, La Presse va sur les traces de cet héritage catholique. L'industrie forestière en mène large à Saint-Pamphile. Mais derrière la façade, certaines femmes en mènent encore plus large… Nom : Saint-Pamphile Population : 2275 Année de fondation : 1888 Il y a de l'action, ce matin, à Saint-Pamphile. Quand on débarque dans cette petite ville de 2275 habitants, impossible de manquer les montagnes de billots et le ballet des camions et des grues qui s'agitent dans tous les sens. Ici, c'est l'industrie forestière qui domine, et ça se voit. PHOTO LILIA MESTRE, COLLABORATION SPÉCIALE Saint-Pamphile est situé à un kilomètre de la frontière américaine et de l'État du Maine. À un kilomètre de là, il y a la frontière américaine et l'État du Maine. Une grande partie du bois coupé et transformé est acheminé par camion jusqu'aux États-Unis. Le secteur représenterait environ 70 % des emplois dans la municipalité. Autant dire que l'augmentation de droits de douane annoncée par le gouvernement américain (plus de 34 %) risque d'avoir un impact sur les entreprises locales. Et l'on ne compte pas la menace de taxe supplémentaire brandie par le président Trump. Au total, on parle de près de 60 % en plus sur les exportations, ce qui a de quoi susciter l'inquiétude. Interrogée sur ce point, la conseillère municipale Marlène Bourgault tempère. Elle fait valoir que plusieurs entreprises dans la région ont des antennes aux États-Unis, ce qui devrait limiter les dégâts. En revanche, ce sera peut-être « plus compliqué pour les compagnies de transport », si ce scénario noir se concrétise. PHOTO LILIA MESTRE, COLLABORATION SPÉCIALE Le chantier de la société Daaquam Mais pour l'instant, aucun signe extérieur de ralentissement. Sur le chantier de la société Daaquam, situé à un jet de pierre de la mairie, non seulement il y a de l'action, mais il y a un immense panneau « Nous embauchons » planté à l'entrée du site. Ces dernières années, ce besoin de main-d'œuvre s'est traduit par l'arrivée de travailleurs étrangers. Guatémaltèques, Mexicains, Philippins, Mauriciens et Ivoiriens sont venus pour pourvoir des postes. Certains auraient même pris racine et fondé des familles. « Il y a aussi des gens de la ville qui viennent prendre leur retraite, et des jeunes qui font du télétravail », ajoute Francine Couette, également conseillère municipale. Selon elle, beaucoup de gens sont attirés par le calme de la région et la palette de services offerts par la municipalité, du supermarché aux écoles en passant par la piscine, l'aréna ou le CLSC. PHOTO SIMON GIROUX, ARCHIVES LA PRESSE Le Festival du bûcheux se tient la dernière fin de semaine avant la fête du Travail. Cet afflux bien réel a cependant un coût. Pour absorber tout ce beau monde, la ville est en train de faire construire une vingtaine de nouveaux logements, ce qui sera insuffisant pour répondre à la demande. « Il y a une quarantaine de noms sur la liste d'attente », souligne Mme Bourgault. Merci, Juliette L'autre chose à noter, c'est que Saint-Pamphile est assez dynamique sur le plan culturel. PHOTO LILIA MESTRE, COLLABORATION SPÉCIALE Le centre culturel Godend'Art, à Saint-Pamphile Outre le Festival du bûcheux, inauguré il y a 42 ans (voir plus bas), la petite ville compte une troupe de théâtre, ainsi qu'un centre culturel, qui a élu domicile dans une ancienne manufacture de jeans. Lors de notre visite, on y présentait une exposition temporaire sur les femmes importantes dans l'histoire locale, chacune ayant droit à son hommage sur une affiche rose en carton. C'est là qu'on a appris l'existence d'une certaine Juliette Dupont (1932-2015). PHOTO LILIA MESTRE, COLLABORATION SPÉCIALE Une peinture de Juliette Dupont est accrochée au mur du local des archives. Bien qu'elle soit morte depuis 10 ans, cette ancienne enseignante semble avoir laissé un souvenir impérissable dans la municipalité. Outre l'hommage qu'on lui fait dans l'expo, une peinture d'elle est accrochée au mur du local des archives. Reconnaissance suprême : il y a même une rue à son nom dans la ville. Si on a bien compris, c'est un peu grâce à elle si le visage de Saint-Pamphile ne se limite pas aux grues et aux billots de bois. Intarissables, Marlène Bourgault et Francine Couette nous expliquent que cette femme d'action a fait beaucoup pour le tourisme et surtout pour l'embellissement de la municipalité, en créant notamment un comité Floralies, un jardin municipal et un arboretum. « Elle a été ma mentore », lance Francine, presque émue. PHOTO LILIA MESTRE, COLLABORATION SPÉCIALE Marlène Bourgault et Francine Couette, conseillères municipales Malgré son impact, Juliette Dupont n'a cependant jamais été mairesse. « Elle n'a jamais voulu ! », lance Francine, dans un mélange d'étonnement et d'admiration. Mort décapité… après tous ses amis Et notre saint, dans tout ça ? Eh bien voici : selon ce qu'on sait, la municipalité porterait ce nom en l'honneur de Pamphile-Gaspard Verreault (1832-1906) et non d'une tête auréolée. Pour la petite histoire, Pamphile Verreault était un agriculteur, un notaire et une personnalité politique, qui a été maire de Saint-Jean-Port-Joli et député conservateur dans L'Islet en 1867, circonscription du futur Saint-Pamphile. Ce qui ne nous empêche pas de vous parler de Pamphile, le saint, parce que quand même, c'est du lourd ! Martyr de son état, cet homme est mort décapité en 309 après Jésus-Christ, dans une scène somme toute assez brutale. PHOTO WIKIMEDIA COMMONS Image de Pamphile de Césarée tirée du Ménologe de Basile II Pamphile tenait une école théologique à Césarée, en Israël, près du Tel-Aviv actuel. Victime de persécutions sous le règne d'un gouverneur cruel, il est arrêté en 307. Après deux ans d'emprisonnement, comme il refuse toujours de renier le christianisme même sous la torture, on décide de l'exécuter… Cependant, il devra d'abord endurer le sacrifice de ses compagnons, Valens, Paul, Porphyre, Séleucus, Théodule et Julien… Parce qu'il a osé réclamer à l'avance le corps des martyrs, Porphyre est le premier à y passer. Seleucus court annoncer la nouvelle à Pamphile, mais il est exécuté à son tour. Puis c'est au tour de Théodule. Puis de Julien, qui a osé s'approcher trop près du lieu des assassinats. Pamphile sera le dernier à être exécuté, en se faisant couper la tête. Selon ce que rapporte le site Sanctoral, son corps restera exposé toute la nuit à l'endroit même du supplice. « Mais aucun animal ne s'étant approché pendant la nuit, les fidèles purent lui donner une sépulture honorable. » Ce miracle ultime explique qu'on a pu récupérer ses reliques. Ces dernières auraient été utilisées pour la consécration de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople en 537 après Jésus-Christ. Où sont-elles aujourd'hui ? Mystère. Certaines pistes nous mènent à Paris, mais de ce côté, les infos sont contradictoires. Une autre recherche nous apprend qu'il n'y a pas de « sources disponibles » pour le savoir. Cela ne nous empêchera pas de dormir. La semaine prochaine : Sainte-Euphémie.

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